Vivre la réalité de l'instant - 3

Comment je "fais" pour être présente ? C’est très simple et un peu exigeant au début, car cela me demande de changer mes habitudes.

Or celles-ci sont tenaces par nature... Je reprends ma situation initiale : je suis dans une salle de cinéma, le film vient de se terminer et je suis encore assise dans mon fauteuil.

Peu à peu, je reviens à moi, dans ma réalité, après avoir été emmenée ailleurs, c’est à dire dans la fiction du film.

Cette escapade imaginaire a nourri mon besoin d’évasion - mon présent serait-il une prison ? ... - et pendant de longues minutes, en pensant à autre chose, je me suis sentie allégée du poids de mon quotidien - mon quotidien me pèserait-il ?...

Pour vivre la réalité de l’instant présent, je suis dans la posture un peu particulière de quelqu’un qui agit et qui reçoit en même temps.

Voilà à quoi cela pourrait ressembler :

La lumière augmente peu à peu dans la salle. Je plisse mes yeux, après l’obscurité j'ai besoin de temps pour m’habituer. Je décide de me lever, alors je pose mes mains sur les accoudoirs du fauteuil – la sensation est agréable, ils sont doux au toucher – je pousse sur mes bras pour accompagner mon élan et je me retrouve sur mes deux pieds – je ressens pendant quelques secondes tout le poids de mon corps – puis je lève les yeux et j’aperçois les personnes autour de moi, je croise quelques regards et parfois si l’envie m’en prends, j’échange un sourire...

Je ne suis pas en train d’imaginer quoi que ce soit au sujet de la personne à qui j’ai souri, je ne suis pas en train de penser à ma voiture, aux clés ou à mon téléphone !

Mais je reste dans mon présent et en l’occurrence, mon présent, c’est la salle de cinéma où je me trouve, en compagnie d’autres personnes qui doucement se dirigent vers la porte de sortie.

J’avance, attentive à mes pas - j'ai la sensation de marcher sur du velours - je pousse la porte - elle est assez lourde -  puis je la retiens d'une main pour la personne qui me suit. Je respire... quelques images du film sont encore présentes dans ma tête mais je ne les retiens pas, elles viennent puis s’en vont...

Et là, je me sens en appui, confiante, assurée comme on dit dans une cordée en montagne, je me repose sur ce qui est là, en train de se passer. Je suis calme, ce qui se passe ici et maintenant est très simple, et je m’accorde de vivre cette simplicité sans jugement, sans culpabilité, sans impatience.

Dans cette confiance qui s’apparente à une acceptation de ce qui est, je suis disponible pour recevoir.

La personne qui me suit retient la porte à son tour, un sourire de gratitude aux lèvres. L'air frais qui s'engouffre par la porte, caresse mon visage et mes cheveux... Sensations agréables vécues dans l'instant, petits bonheurs qui s'impriment dans mes cellules et qui nourrissent ma joie de vivre...

En synthèse

Vivre la réalité de l'instant, c'est très simple !

Qu'en pensez-vous ?